On ne manque jamais d’associer Ginette Neveu au célèbre pédagogue Carl Flesch. Sa sonorité et sa technique d’archet sont là pour nous rappeler qu’elle en fut effectivement l’élève.
On oublie cependant un peu vite qu’elle étudia au Conservatoire de Paris. Lors du concours Wieniavski (1935), on écrit à son maître Jules Boucherit, lui priant de venir la soutenir :
Non seulement Ginette représente l’école française de violon mais encore elle est 1er Prix de votre classe
Celui-ci estimera après sa victoire qu’
une manifestation quelconque pour fêter le prix de Ginette Neveu pourrait être interprétée comme un encouragement à substituer à un succès français une victoire allemande.
une manifestation quelconque pour fêter le prix de Ginette Neveu pourrait être interprétée comme un encouragement à substituer à un succès français une victoire allemande.
Gageons que les nouveaux transferts d’Opus Kura nous permettront, par leur qualité incomparable, de saisir toute la subtilité du jeu de Ginette Neveu, et de nous souvenir qu’elle fut, comme d’autres, au croisement de deux écoles de violons.
« Opus Kura » – qui n’en est pas à son coup d’essai avec l’école française de violon – rend à ces interprétations de Brahms et Sibélius leurs subtilités de timbre et de phrasé, qui justifient, à mon sens, l’achat du disque même si l’on en possède déjà d’autres transferts.